RADIO
BELLEVUE

"Un nouveau regard
sur les ondes"
C'est le slogan de
RADIO
BELLEVUE, la radio lyonnaise
créée par FRIGO.
RADIO BELLEVUE
a émis live 24h sur 24 en
stéréo sur 94.9 FM de 1981 à 1989.
RADIO BELLEVUE a
permis de diffuser, outre une programmation de musique
contemporaine, toutes les informations sur les activités
artistiques et culturelles de la région lyonnaise et
d'ailleurs.
Au départ,
RADIO
BELLEVUE représenta pour FRIGO
le premier moyen d'expérimenter leur pratique sur une large
audience, de diffuser leur musique et leurs informations, d'ouvrir la
structure à d'autres collaborateurs. C'était "
l'alternative élégante".
RADIO
BELLEVUE rejoint F.D.S dans la distribution et
la publicité de produits radiophoniques. En outre
RADIO BELLEVUE fut
un instrument de la ROCK CULTURE qui domina
les années 80 et dans laquelle FRIGO pris sa place. En effet
pour les membres de FRIGO, la musique est un des
média privilégié de notre temps.

En 1984,
RADIO
BELLEVUE a organisé (dans le cadre des
activités EUROPE COPY RIGHT), le EUROPEAN SOUND FESTIVAL de
Lyon, plus de 60 artistes et techniciens européens ont
envoyés des enregistrements de musique, poèmes,
reflexions et discussions philosophiques... dont
RADIO BELLEVUE a
tiré une compilation d'une durée de 9H. Elle a
donné lieu à des émissions d'une
heure, commentées en Français, Anglais et
Allemand
et diffusées dans plusieurs pays y compris le Canada.
Parmi les animateurs de
RADIO
BELLEVUE, citons: le fondateur Jean
Claude Chuzeville, Serge Boissat, Olivier Colasse, Robert
Lapassade, Rachid Taha et bien d'autres...
LE
GRAND BATARD
Une des
dernieres pièces radiophoniques de Radio Bellevue.

Les vautours et les
charognards sont les amis du Grand Batard, ses ambassadeurs pour
être plus précis. Respectez les, bouseux
ignorants, la gangue de crasse qui obstrue le moindre pore de votre
peau d'hareng - vous interdit la moindre parcelle de clairvoyance,
cruels idiots monolithiques, suprèmes de pignouf, sauce
morne, mille-pattes arthritiques. Radio Bellevue immense
réservoir sonore empoisonné vous impose ce soir
le but intégral.
C'est le Grand Batard, maître des ondes, grand ordonnateur du
culte qui condescend une fois de plus a vous tanner le cuir (oh merci
Grand Bâtard), silence grossiers vermiceaux, gras du bide,
pine d'ours, couille d'éléphant, peau de chacal,
bonne d'enfant, prend mon zarze et va faire un tour.
Banzai! Tous les Roberts, toutes les Ginettes, vont la trouver
saumâtre en effet le Grand Bâtard a
décidé de sévir de plus en plus fort
sur les ondes merdouillardes de cette bonne ville de Lyon, bonne comme
une grosse baleine cellulitique qu'on secoue en cadence pour obtenir ce
chant si mélodieux de cétacés
poitrinaires.
Patience végétaux lobotomisés,
fainéants, un jour viendra ou le Grand Bâtard
sortira de son bunker, bigorneaux avachis par le luxe, sous
espèces, et là vous n'entendrez plus seulement la
voix douce et mélodieuse du Grand Bâtard mais il
sera près de vous olothuris, plus exactement
derrière vous pour vous botter le culs, pantin amorphes,
réfugiés dans une vie
étriquée et végétative,
heureusement, tôt ou tard, vous mourrez tous microbes,
temporels et microscopiques, et l'Eternel, sa Noirceur en personne
pourra profiter d'un paysage duquel vous aurez disparus,
paramécies stupides et carrées, monstres
d'ignorance crasse, mollusques invertébrées,
pauvres nases.
Y a t'il encore quelques attardés séniles pour
prendre conscience de leur petitesse, de leur minusculités,
bien sur que non ! Ils sont bouchés à
l'émerie, ces cons ! L'Immense, l'Enorme, le Magnifique, le
Grand Bâtard consentira à vous tendre
l'échelle, mais je veux une obéissance absolue,
microbes patogènes, rebuts malodorants j'insiste, absolue.
Train d'escargots, amuris vous mangerez bientôt des crapauds,
des serpents, en particulier des couleuvres et des vipères.
Comment avoir osé défier sa Noirceur le Grand
Bâtard. Vous serez châtiés comme il
convient vilmanants.
Que les vierges plombées soient rongées par les
bêtes, que les Don Juan vénériens
assistent à la floraison automnale de leurs pines
rabougries, pendant que les spécialistes de la
spécialisation spécialisée leur
flanquent la trouille pour se remplir les poches. Tous des trous du cul.
Asticots lymphatiques, incapables de repter vers la surface que la voix
du Grand Bâtard vous glace le coeur et vous
annéantisse le cortex,
RADIO BELLEVUE n'est
que le premier maillon d'une chaîne de destruction totale de
la race humaine.
Bande de larves, vous m'avez déjà
oublié. Oh les guignols, les étourneaux qui sont
perchés sur l'antenne de
RADIO BELLEVUE,
grapillent dans la vigne vierge et vous chient les pépins
sur la tête . Marchez à l'ombre sinon sa Noirceur
va vous occire les minus, vous grillez le cailloux, fatales abjections,
sacs à foutre, mais vous êtes braques, osez encore
sortir en plein jour. Quelle arrongance!. Le Grand Bâtard y
mettra bonne ordre. De grotesques pinailleurs objecteront que
RADIO BELLEVUE est
un fantôme qu'importe ces remarques imbéciles, le
Grand Bâtard vous ignore. Résidu pourrissant, le
fantôme existe et hantera désormais vos jours et
vos nuits. Des bruits de chaînes assourdissants
achèveront votre pauvre mental défaillant.
Fonctionnaires du sentiment, poinçonneurs de sensations,
oblitérateurs de vide, saltimbanques du sperme.
Olivier
Colasse, Le Grand Bâtard. 1988