“CLUB AUTOMATIQUE“ est un spectacle multimédia. Il est la somme d’une recherche collective, initiée dans les années 80 par un groupe d’artistes internationaux. Chacun essayant d’adapter sa vision à celles des autres membres du groupe. Une utopie qui semble avoir fonctionné!
Un peu d’histoire…
En 1997 nous réalisâmes le premier “CLUB AUTOMATIQUE“ à Dessau en Allemagne, pendant « The International Electronic Media Forum Ostranerie ´97 ».
Nous étions dans une discothèque désaffectée, le thème et le nom Club Automatique vinrent naturellement ! Ce n’était pas un groupe constitué, juste une collection d’individualités dépareillées travaillant sur les choses interactives dans l’art : Couty, Bigot, Schulbaum, Voov… De plus Couty n’était même pas là, en Indonésie justement, pour Tanda Api, un workshop sur l’art vidéo à Yogyakarta !
“CLUB AUTOMATIQUE“ pas un nom, pas une marque, pas un logo, pas un concept… Non, juste une chose flottante, moderne, non directive…
Basiquement, “CLUB AUTOMATIQUE“ est, fût et restera une installation multimédia interactive (comme ma télévision à présent !). Les mouvements dans l´espace du spectateur, seront analysés par un système de capteurs, retranscrits et interprétés, en temps réel, audio – visuellement. Rien n’a changé depuis, sauf bien sûr la hardware et nous mêmes.
Nous sommes un vieux non – groupe, un anachronisme des 80’, du bon vieux temps de l’analogique. Une préfiguration d’un network en devenir… Une vieille chose avec des paramètres démodés… Nous employons encore sans honte des recettes des 60’, c’est grave ! Pas de hiérarchie, pas de bureau politique, l’art et la qualité comme seuls critères… Du passéisme démodé à la sauce multi – media, Jah rules et le reste vient en plus… Sauf que, franchement cela ne nous inquiète pas plus que ça cette absence de modernité « moderniste »… Nous n’avons rien à démontrer ! L’âge, peut-être, sauf que justement ce n’est pas une question d’âge, l’arrogance… Les jeunes sont très confortables avec cette démarche non – structurée d’avance!
En fait, nous sommes tout bonnement incapables de nous définir autrement que par : des individus (ayant souvent eu une « pratique » de groupe : Frigo, Raskin, Infermental, Minus Delta t, Station Mir, Uni-Tv…) se réunissant par affinités affectives et sélectives pour créer une œuvre d’art unique que nous nommons le Club Automatique!
Généralement nous fonctionnons comme un workshop : nous proposons à des étudiants d’école d’art et media, des artistes locaux, etc., de collaborer avec nous pour concevoir et réaliser un « spectacle » multimédia pendant un événement Médiatique. Suivant les (nos) moyens nous sommes au moins deux ou beaucoup plus, si possible. Nous amenons notre savoir faire en sachant que de toutes façons nous seront toujours dépassés sur la technique… Club Auto, n’est pas une compétition. Juste un savoir faire imparfait à parfaire.
Des « spectacles » multimédia, on en a fait des tonnes, maintenant on veut du fun funky ! Car pourquoi s’emmerder dans des pays plein de moustiques, avec une électricité farfelue, si y’a pas de fun ? Pour prêcher le multimédia? Ce genre d’utopie nous les avons laissées loin derrière nous ! Et puis, certains de nous sont professeurs, ou donnent des workshops, ou sont des professionnels de la profession… Donc nous prêchons quand nous enseignons mais pas avec le Club, pas de prêche, pas de professorat, nous ne sommes que nous mêmes, des artistes aimant le travail en commun (pour des raisons troubles à définir ?)… Cela apporte beaucoup plus d’imprévus, certes mais rigolos, peut-être ? Tu parles d’une philosophie !
Bon mais abandonnons le passé…
Parlons de notre collaboration avec les HONF en 2010? Nous savions tous de quoi il était question : nous avions déjà réalisé en commun un Club Auto en 2002. Mais ce fût autre chose, nous fûmes presque des « visiteurs » du Club Auto, tellement il fût automatique… Nous n’eûmes rien à faire, ou si peu ! Mettre cette électricité que nous savons si bien mettre en action… Sans en avoir trouvé, malheureusement, le mode d’emploi !
C’est simple pourtant, il suffit d’être nous mêmes mais ce n’est pas une prouesse, ne sachant rien que faire d’autre ! Il convient quand même d’être bien soudé par une sorte de camaraderie militaro – progressiste due à l’habitude de la proximité des combats (back to back)!
En écrivant, ce n’est pas difficile de se rendre compte que nous ne sommes pas suffisamment structuré intellectuellement pour en « tirer » une sorte de philosophie, pour faire « école », merde alors… Je me verrai bien riche et célèbre ! Mais nous n’avons pas inventé l’eau chaude… Nous ne nous prétendons pas précurseurs juste nous avons suivi le flow, que faire d’autre ?