TELE D'1 JOUR
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content is available only in french!
TELE d'1 Jour is
an association based in Marseille (France) since 1994, affiliated with
the international artists network:
UniversCity TV. Its
members uses tools created by the "communication" industry (television,
telephone, videophone, fax...) and builds a technical set up to
realize independent and transitory programs with the local audience.
- La
Parole et les
Images
- Le
dispositif
- Le
Grand Projet
Urbain
- Histoires,
imaginaires et mythes
- Emissions
Les programmes sont réalisés à partir
de rencontres, sur des lieux en métamorphose. Ils se font
sur la base de trois
éléments
récurrents : l'organisation d'un ou de plusieurs repas
de quartier
, l'installation sur les lieux des
outils de
l'industrie de la "communication", avec pour la plus grande part une
mise à disposition de ces outils à tout un chacun
pour une utilisation diffusée en direct
,
ainsi qu'une programmation ponctuelle de documents
(sonores
ou visuels) réalisés au préalable ou
préexistants.
Les repas de quartier permettent de ménager une
convivialité autour des problèmes et des
questions attenantes à tous grands changements, de poser ces
questions et ses problèmes au moment où ils
s'imposent, au lieu de les ignorer, de les laisser en suspend.
La diffusion en direct, avec la participation des partenaires locaux
(le câble, la radio, la télévision
régionale), c'est le moyen de rendre une
préoccupation à priori locale, visible et audible
à l'ensemble d'une population. La mise en chantier d'un lieu
bouleverse les usages, s'impose au quotidien des habitants et fragilise
la vie de quartier, chaque transformation se répercute sur
la ville toute entière et concerne l'ensemble des citadins.
LA PAROLE ET LES IMAGES
TELE D'1 JOUR va, à sa
manière, engager des réflexions sur la
politique relative à
la cité, et sur la politique des images. Un certain nombre
d'artistes, utilisant la vidéo, la photographie, le son,
l'écriture, travaillent dans divers sites à
Marseille (parfois depuis plusieurs années). Ils se sont
associés au projet de
TELE D'1 JOUR pour
parler de leurs rencontres, les partager en invitant les habitants du
site, élargir l'écoute au delà du
quartier par la présence ponctuelle d'une
télévision.
Une télévision
éphémère, qui se préserve
la possibilité d'apparaître là
où cela lui semble important, souhaite avant tout
être disponible aux partages les plus divers, les plus
inattendus, et diffuser la parole, le son et les images qui en
émergent.
Comment être présent, agir
avec
les habitants (et non pas
poureux), concerner le
plus de personnes possible pour une inquiétude apparemment
locale, situer un bouleversement territorial dans l'histoire de la
ville sans jamais oublier que cette histoire est celle des habitants ?
Ce sont les interrogations qui nous préoccupent
particulièrement.
Nous mettons en place un dispositif technique proposant à
chacun de participer avec les moyens les plus simples (parler,
écrire, montrer des photographies ou des films) et le
langage qui lui convient le mieux (raconter une histoire, chanter,
mimer, ...).
Cet événement ne doit en aucun cas être
perçu comme une spéculation sociologique ou
ethnologique à résonance esthétique.
Et pour reprendre Serge Daney, il ne s'agit pas non plus de concevoir
la télévision comme un outil indispensable
à la communication sans lequel l'"échange" sera
pauvre ou absent : un outil servant à gérer la
misère. À notre sens, la
télévision n'a pas une fonction sociale
prioritaire, qui consiste à compenser un manque dans la "vie
des gens", mais elle devient un lieu qui invite à parler,
crée des passerelles avec l'extérieur,
où le public peut intervenir à tout moment : une
place à sa disposition tout simplement, où
émerge une parole singulière, des histoires d'un
vécu attaché à un lieu. En ce sens
nous souhaitons retrouver la vocation première d'une
télévision locale : celle d'un service public.
Ce sont des événements qui incitent
TELE
D'1 JOUR à s'installer quelque part. "Faire la
télé au quartier" avec une fenêtre
ouverte en direct sur la ville, c'est dire : on va chez vous, mais
aussi : vous venez chez nous.
TELE D'1 JOUR sera
itinérante et s'installera ponctuellement sur des
lieux
en métamorphose (terrains vagues, friches,
chantiers) dans divers quartiers de Marseille.
Ces lieux ne seront pas utilisés comme un simple support
pour l'aménagement d'un "studio", fabriqué
par/pour la
télévision ,
fermé sur lui-même. Si on choisit de s'installer
sur des tels endroits, c'est parce qu'ils deviennent un point
charnière de par les transformations qu'ils subissent se
répercutant sur la vie de quartier et sans doute sur la
ville entière.
En donnant à ces lieux ponctuellement la
possibilité de
recevoir et d'
émettre
, nous souhaitons témoigner de la transformation d'un
paysage, d'un site au coeur de la ville ou dans sa banlieue, qui
entraîne nécessairement une modification des
usages d'un territoire et par là de la vie quotidienne des
personnes qui y habitent.
Parler du bouleversement d'un environnement proche, c'est avant tout
parler de soi-même, de la manière dont les
modifications se greffent sur notre vie : dire que nous aussi nous
sommes en train de changer.
DISPOSITIF
Le dispositif technique est donc un ensemble de fax, visiophones,
caméras, ordinateurs, émetteurs radio, qui
relient entre eux les différents lieux, chacun peut recevoir
et diffuser des images fixes et animées, des sons, des
textes,
des dessins, etc. À partir de ces multiples
sources visuelles et sonores un
montage est opéré en direct par une
régie lors d'une diffusion télé. C'est
donc tantôt des images en direct ou en
différé, tantôt des transmissions par
minitel et par visiophone, ou encore un assemblage de l'ensemble des
éléments, qui apparaissent à
l'écran de la télévision. Nous sommes
conscients que l'identité de notre approche de la
télévision trouvera son manifeste dans cette
étape clef.
Nous ne pouvons concevoir la réalisation de TELE D'1 JOUR
indépendamment d'une diffusion en direct et en
présence du (et avec le) public. Le direct nous semble un
facteur fondamental d'une
télévision
locale qui se souhaite
espace commun pour
ceux qui la font et ceux qui la regarde.
Quelques points faisant d'une télévision un outil
ouvert au partage, à la critique et à la
participation de ceux qui la
souhaitent différente :
Pour cela nous sollicitons l'engagement d'une chaîne de
télévision locale (Citévision, France
3 Région, TMC) et celui d'une radio locale (Radio
Grenouille, Radio France Provence, etc.) nous accordant un
temps
direct pour
transmettre les rencontres
autour d'un lieu. En outre, nous contactons les responsables des
"télévisions de proximité",
installées dans différentes cités HLM
de Marseille, pour leur proposer une collaboration.
Le direct nous semble une forme possible pour faire connaître
des avis, que l'on ne relève pas nécessairement,
d'une population concernée par les transformations urbaines,
communiqués à ceux qui se sentent
préservés du changement car trop
différents où loin du lieu.
Nous proposons à des personnes, résidant aux
alentours, de
participer
à l'organisation d'un
repas
de quartier : on dresse une grande table, chacun
amène ce qu'il aime manger ou boire, et on partage, les
paroles, les avis, les craintes et les souvenirs. Tous ceux qui passent
par là et souhaitent se joindre au groupe
déjà rassemblé, sont
invités au repas et, s'ils le désirent,
à participer à la fabrication des programmes
télévisuels. Être à
l'écoute d'une voix qui raconte
le temps passé, qui cite des noms n'ayant plus de corps, qui
se remplit de colère ou devient silencieuse - c'est entendre
que l'histoire d'un lieu est faite de personnes.
LE
GRAND PROJET URBAIN
Des urbanistes, des architectes, des travailleurs sociaux, des
politiques, des investisseurs, travaillent actuellement à
l'établissement d'une cohérence urbanistique,
économique et sociale dans les15ème et
16ème arrondissements de Marseille dans le cadre :
Le Grand Projet
Urbain.
" à chacun sa symbolique
et ses instruments pour la paix. Ceux proposés par
les
MOAÏ, nous ont semblé aussi respectables que
d'autres, car le symbole, la mythologie, l'irrationnel, au point
où nous en sommes, d'absence de courage et d'aptitude
visionnaire, peuvent faire peut-être plus pour la paix que ce
que font les dirigeants européens que nous
élisons." Jean Christophe Victor dans
l'émission Le dessous des cartes
Ce
travail de restructuration est fondé sur des bases de
donnéesdites scientifiques (statistiques ou
théoriques) et se réfèreà
des critères, des systèmes de valeur
communément acceptés comme incontournables, de
là, sont engagées des études et les
décisions prises. Le but étant
d'énoncer des solutions et des propositions pratiques aux
problèmes soulevés,et de les mettre en oeuvre.
Selon nous, l'artiste, dans quelque domaine qu'il travaille, doit
prendre part à l'élaboration des projets de
société, mais sur un terrain qui se trouve en
parallèle : sur la frontière qui
sépare
le réel, tel qu'il est accepté comme
fondement, comme protocole, et le réel tel qu'il est, avec
ses différentes perceptions, sa diversité, ses
contradictions.
Travailler sur cette frontière, c'est ne pas l'accepter
comme fixe, immuable. La rendre franchissable pour faciliter la
circulation; entre d'unepart les évidences sur lesquelles
fonctionne notre société,et tout ce qui ne peut
pas être anticipé, géré, qui
n'a pas de place a priori dans cette structure, tout ce qui nous
est étranger, qui est autre.
Le rôle de l'artiste n'est guère d'apporter des
solutions,de donner des réponses, d'être
matériellement constructif. Ainsi, nous avons la
possibilité de travailler sur l'envers du
décor, de prendre en compte ce qui est
généralement écarté des
études officielles tel l'émotionnel, le
particulier, l'affectif, l'irrationnel, le rêve,
l'imaginaire,
le tabou, l'inachevé.
La
démarche de
TÉLÉ
D`1 JOUR consiste
à ouvrir un espace d'utopie. Non pas pour inciter les gens
à participer à une illusion et à se
couper du réel, mais pour créer avec eux une
alternative à cette réalité qui nous
est imposée comme unique ou incontournable. Ne pas la vivre
dans la passivité, mais la travailler,
l'interpréter, la raconter, la contester,
l'apprécier, l'observer, la discuter, la confronter, la
faire
descendre de son pied d'estal et la relativiser.
Il n'est pas dans nos préoccupations de créer, de
produire une oeuvre, un objet fini, qui sera un objet de plus,
intégré ensuite dans une place qui lui est
réservée, mais d'intégrer notre
travail
respectif dans une recherche commune. Recherche qui confronte les
différentes disciplines entre elles, qui les bousculent
pour ouvrir un espace et un temps où chacun peut poursuivre,
reprendre, transformer le travail en cours.
Il s'agit moins de rechercher la participation du public à
l'oeuvre de l'artiste que la participation du travail artistique
à la vie sociale et à son évolution.
HISTOIRES,
IMAGINAIRES, MYTHES
Chaque intervention de
TÉLÉ
D`1 JOUR se construit
sur les bases du travail précédemment
élaboré. L'ensemble des
documents iconographiques,
sonores et écrits, réalisés et
diffusés lors de la manifestation Grand Littoral de juin 95,
constitue un fond d'archives pour les émissions à
venir.
A présent, nous envisageons de poursuivre notre travail dans
les15ème et 16ème arrondissements de Marseille.
Les inquiétudes, parfois exprimées violemment par
la population environnante à propos du chantier nous ont
amenés à aborder des problèmes
d'actualité et d'urgence tels que l'emploi, la disparition
des petits commerces, les démolitions de l'habitat existant,
l'indemnisation, etc.
Mais ces rencontres ont révélé que les
questions liées à l'implantation du complexe
commercial amènent un débat qui
dépasse
largement le cadre du site et du contexte social apparent. Parfois les
cris d'injustice et d'impuissance face à des
décisions politiques sont porteurs d'une revendication plus
profonde: avec la démolition incessante des
sites touchant la "grande
construction", on vide toute une partie de la ville (le Nord) des
signes
d'une longue tradition ouvrière de renommée quasi
mondiale. N'est-ce pas compromettre la possibilité pour les
habitants de ces quartiers et pour l'ensemble des Marseillais d'avoir
une identité qui trouve sa place dans
la continuité d'une histoire ? Ou bien en quoi la
construction d'un centre de consommation s'inscrirait dans la
continuité de cette histoire?
Le centre commercial est construit sur le creux d'argile des Tuileries
de Marseille et de la Méditerranée à
Saint-André, lieu de production qui dominait, durant plus
d'un siècle et demi, un marché international et
qui a contribué d'une manière décisive
à l'évolution du territoire de cette partie de la
ville.
TÉLÉ
D`1 JOUR engage un travail
à long
terme, sur le territoire du GPU, qui devra aboutir à deux
manifestations pour l'année à venir : la
première
en
mars, la seconde en juin. Certains thèmes se sont
imposés comme points de
départ d'une recherche, et vont être
traités dans leurs dimensions historiques, mythologiques,
artistiques mais aussi pratiques et quotidiennes. Ce projet se fera en
commun avec les personnes qui résident
ou travaillent sur les lieux. Nous allons donc rassembler des
informations et des
témoignages de tous bords et sur tous supports, mais
également favoriser la mise en oeuvre un travail
créatif à partir de ces thèmes.
- Le premier thème se rapporte au sol,
à la terre
et à la roche, à partir duquel les Marseillais,
de
naissance ou d'adoption, ont construit leur vie, leur ville, leur
travail ou leur habitat. Nous avons dégagé trois
sujets à travers lesquels se dessine
l'identité des lieux .
quelques éléments
d'histoire " La
terre de Marseille s'exporte bien et
beaucoup ; c'est le seul centre de production français qui
soit autant tourné vers les marchés
étrangers. Istanbul, Izmir, Odessa, Beyrouth, Tripoli,
Alexandrie, Bombay, Rangoon, Singapour, Saïgon, Sydney,
Melbourne, Capetown, Dakar, Tunis, Alger,
Ténériffe, Fort-de-France, Port-au-Prince, Cuba,
Veracruz, Rio de Janeiro, Sao Paolo : c'est la longue guirlande du
grand
commerce marseillais autour du monde où chacune de ces
villes
a couvert ses maisons avec la Terre de Marseille. "
Il semblerait que l'exploitation de l'argile à Marseille
soit aussi vieille que la ville elle-même. À
partir
du XIXè siècle, Marseille est le plus important
producteur et exportateur de tuiles et de briques.
Survient alors tout un ensemble de difficultés qui auraient
pu marquer la disparition de cette exploitation. Mais la
volonté des différents exploitants de trouver en
commun des solutions, a permis un redressement spectaculaire de cette
industrie. Elle passe de petites unités
artisanales éparpillées dans Marseille
à des sociétés possédant
des
usines fortement outillées qui se concentrent dans le bassin
de Séon.
Le 24 septembre 1894 est créée la
Société Générale des
Tuileries de Marseille, qui regroupe trois usines au
départ, aux laquelles vont se joindre très
rapidement la quasi-totalité des fabricants de terre cuite
du
bassin de Séon. Cette puissante organisation commerciale
leur
assure une expansion et une prospérité que la
Chambre de commerce de Marseille n'hésite pas, dans son
compte rendu de l'année 1911, de qualifier comme " sans
exemple ".
Des représentants permanents en France et à
l'étranger (Russie, Levant, Australie, Brésil,
Argentine, Cuba, etc.) permettent d'assurer un suivi des affaires sur
le
marché international.
Jusqu'à 1950, les usines ont pu continuer de produire sur
des bases anciennes. À partir de cette date les techniques
se
modifient et les installations sont renouvelées
complètement. Les petites sociétés ne
peuvent pas faire face à cette exigence. Quelques groupes
financiers de dimension nationale et internationale
s'intéressent aux tuileries françaises. La
societé des Tuileries de Marseille et de la
Méditerranée passe sous le contrôle de
SaintGobin en 1989 et poursuit son équipement en vue de
maintenir sa compétitivité.
l'histoire d'un songe :"
Ton palais né d'un rêve
Nous, tes outils, compagnonsEt témoins de tes peines "
Inscription au Palais Idéal du Facteur Cheval
Goût
des plaisirs ensoleillés, augmentation des
riches et des richesses liée au port et enfin, innovations
techniques importantes (distribution de l'eau par le Canal de
Marseille,
amélioration destransports, découverte du ciment
en 1824 par Joseph Aspdin) vont contribuer au XIXè
siècle à métamorphoser le paysage.
La campagne de la ville poursuit sa mutation jusqu'à devenir
rapidement un espace très urbanisé : la ville de
la campagne. La deuxième maison du bourgeois marseillais est
un pavillon de plaisance où le jardin, prenant la place de
l'espace agricole, devient un espace de rêve et de
représentation.
On refait la campagne en la sculptant de rocaille : fausses grottes et
fontaines, imitations de bois et de bambous, faux rochers
mêlés à de faux
éléments d'architecture, plantes exotiques et
figures grotesques en pierre, autant de signes d'un espace
insaisissable. L'ailleursde la fin du XIXè siècle
prend les formes de la montagne et les couleurs des colonies. La maison
idéale aurait été un chalet du nord au
pays du soleil levant.
L'espace du pavillon - l'autre maison - et l'espace de la banlieue
constituent un espace entre : entre ville et campagne, entre ville et
montagne, entre ville et colonies, entre ici et ailleurs, ce pays
d'illusion où l'ailleurs devient accessible en rustiquant la
ville comme on urbanise la campagne.
Les rocailleurs-cimentiers connaissent leur plus grand
développement entre 1870 et 1914. Venus de la
très
petite classe moyenne à une époque où
le compagnonnage décline, les rocailleurs se
spécialisent dans une technique ancienne avec un
matériau nouveau, le ciment. Constructeurs des
rêves des autres sur mesures, ils resteront des artisans
salariés au service de leurs commanditaires. Jamais leur art
ne franchit les murs des maisons de campagne et des jardins publics.
Le canal de Marseille: C'est
d'une coupe d'eau offerte par Gyptis à son futur
époux Protis, que l'histoire de Marseille est
née.
Marseille obtient dès 1838 le droit de puiser dans le cours
de la Durance et d'amener les eaux à Marseille, selon un
tracé dessiné par l'ingénieur des
Ponts
et Chaussés Franz Mayor de Montricher qui est ensuite
chargé des travaux. La réalisation du canal prend
une allure d'épopée. L'itinéraire
comprend de multiples ouvrages d'art, 48 souterrains, 11 ponts aqueducs
sur les 84 kilomètres de la branche-mère, qui
conduisent de la prise de Pertuis à l'entrée dans
le bassin de Marseille. Puis, encore 77 kilomètres de
branche-mère et de dérivations qui alimentent le
bassin lui-même.
L'objectif poursuivi alors était d'entreprendre
l'exploitation la plus rationnelle possible d'une richesse naturelle
pour satisfaire les besoins d'une ville en plein essor. Tout devait
être subordonné à cet
impératif, puisque selon les édiles de
l'époque,les travaux devaient être
réalisés " quoiqu'il advienne, quoiqu'il en
coûte ". L'eau de la Durance était ainsi
convoitée comme ressource devant servir un unique objectif:
l'expansion du site urbain.
Les conséquences économiques sont complexes et
renouvellent la géographie et le monde ancien des bastides:
croissance de la ville mordant sur le terroir, création de
nouveaux milieux de producteurs agricoles et de
jardiniers ou éleveurs-laitiers, assainissement du port,
ouverture sur l'étang de Berre, le département,
hors la ville, devient
ainsi un site possible de l'industrie.
L'ampleur de l'oeuvre initiale - la dérivation de la Durance
à Marseille - se répercute dans la ville
même par la valeur symbolique des lieux où jaillit
l'eau : de la cascade monumentale du palais Longchamp aux multiples
fontaines construites depuis le Second Empire. Mais qu'elle devienne
dangereuse, gênante, ou tout simplement
qu'elle ne donne pas la preuve de son utilité
immédiate, elle était aussitôt
condamnée à disparaître radicalement du
territoire urbain.
- Le
deuxième thème se
rapporte à
Marseille en tant que lieu de passage, de transition, de transport,
port
et porte entre l'Orient et l'Occident.
Comment les réseaux de transit, routier, autoroutier, voies
d'accès, tunnels, passerelles, ont structuré et
modifié voire découpé - le quartier au
fil des interventions?
Comment une ville, où selon le mythe on ne fait que passer,
a pu retenir des gens le temps d'une vie entière, quels sont
ces lieux de passages (auberges, hôtels, maisons ou
cités provisoires) qui pour certains sont devenus des lieux
de résidence ?
En quoi la construction de la future ligne TGV, le projet d'une
nouvelle gare sur le plateau de l'Arbois, et la sortie d'un tunnel tout
près du Grand Littoral, sont autant
d'éléments qui auront une répercussion
sur la vie quotidienne des Marseillais ?
Comment les projets de transformations du port redéfinissent
le rapport port/ville ?
- Le
troisième thème
s'inscrit
dans la continuité exacte de la manifestation Grand Littoral
qui a eu lieu en juin 95. Il s'agirad'une reprise des questions
soulevées par la construction du complexecommercial et de
l'évolution des promesses et des engagements prisau
printemps dernier.
EMISSIONS
Du 23 au 25 juin 95 nous allons nous installer sur un terrain, dans le
quartier La Viste, qui se situe au dos de l'église, juste
après leterrain de pétanque et qui surplombe le
chantier du centre commercial"Grand Littoral" à St
André.
St André : le
chantier du Grand Littoral "
Le quartier depuis St Antoine jusqu'à La Viste est un
haut lieu, nos ancêtres ont dressé un repaire, une
flèche,un Mont-joie : c'est le clocher de
l'église de La Viste, àmême hauteur que
la Bonne Mère, premier jalon que rencontrentles visiteurs
venant du Nord. Toute l'histoire de Marseille, toutes les nouvelles ont
transité par là, jusqu'à ce que le
rail et l'autoroute prennent le relais. " On n'hérite pas de
la terre de ses ancêtres, on l'emprunteà ses
enfants "
Cette deuxième manifestation est avant tout, un engagement
pour
la continuité d'un travail. Nous souhaitons qu'il soit
enrichi par la voix des enfants.
Les enfants ont la capacité de regarder le monde sans en
tirer desconclusions, leurs images, leurs sons et leurs interventions
complètentl'ensemble du travail engagé, par
rapport à tout ce qu'ilsoffrent de hésitant,
d'incomplet, d'inconscient.
Parallèlement à la préparation de la
manifestation du mois de mars, nous prenons contact avec des
instituteurs de quelques écoles qui accordent une importance
à la participation active des enfants concernant
l'évolution de leur espace de vie. Nous
sollicitons également une collaboration de la part des
associations et des centres sociaux des quartiers.
DU 23 AU 25 JUIN 1995 :
LE
CHANTIER DU GRAND LITTORAL
depuis La Viste dans le 15ème arr de Marseille et au SUNNY
SIDE OF THE DOC, Marché international du film documentaire
à la
Vieille Charité avec RADIO GRENOUILLE 88.8 FM
PRODUCTION : TELE D'1 JOUR ; UNIVERS CITY TV
Contact Marseille : Olivier Lucas, 2 rue du Panier, 13002
Marseille, tel 02 91 91 07 20
Contact Paris : Christian Vanderborght, 37 rue du Moulin des
Bruyères, 92400
Courbevoie
Bien que les travaux de terrassement soient visibles depuis une grande
partie de la ville et que quelques échos concernant des
enjeux politiques et économiques nous parviennent, un
profond
silence émane du lieu. Nous ne
savons rien sur le chantier du
"plus grand centre commercial de l'Europe" en train de se construire
dans les 15/16ème arrondissements.
Nous avons rencontré quelques personnes vivant aux abords du
chantier et qui parfois ont dû céder leur lieu de
residence. Elles ont bien voulu nous accueillir pour
témoigner de la façon dont les promoteurs ont
pensé le "voisinage" avec eux. Ces personnes habitent La
Viste, La Bricarde, La Castellane, St André, St Henri,le
Plan d'Aou, la cité des Cheminées, la Lorette, la
Traversede la Barre. Elles sont invitées à
participer à l'interventionde TELE D'1 JOUR.
LIEUX
Le terrain au dos de l'église de La
Viste
Traverse Bonnet (à côté du
Lycée Professionnel)
13015 Marseille Stand au Sunny Side of the Doc (marché
internationaldu film documentaire) à la Vieille
Charité 13002 Marseille
CONDUCTEUR
sur le terrain à La Viste, durant ces
trois jours
De12h
à 17h :
Repas de quartier.
Consultation de documents : archives, amateurs, productions locales,
réalisations faites dans le cadre de la manifestation.
Débats entre les invités. De15h
à 17h :
Émission en direct sur Radio Grenouille (88,8 FM) :
transmission des entretiens sur place interventions
téléphoniques diffusion
de documents sonores.
Liaisons simultanées avec le Sunny Side par visiophonie,
radiophonie, fax.
Transfert informatique de photographies, prise dans la
journée, de La Viste vers le Sunny Side.
Rendez-vous téléphoniques avec des intervenants
extérieurs à Marseille.
Nadja Djidjeli, Laurent Merdare, habitants de
St André
David Dronet, artiste. Caen
Jerôme Duval. Marseille
Paul Granjon, vidéaste, musicien.
Marseille
Susanne Hetzel, photographe,
vidéaste. Marseille
Anne-Laure Leconte, chanteuse. Marseille
Olivier Leconte, infographiste. Marseille
François Lejault,
vidéaste, enseignant aux Beaux Arts d'Aix-en-Provence
Claire Lesteven, vidéaste, Marseille
Sylvie Marchand, vidéaste,
enseignante aux Beaux Arts de Poitiers
Rachel Mbella, documentaliste. Marseille
Kate Midgley, ingénieur. Marseille
Christophe Polart, vidéaste,
Marseille
Gilles Raynaldy, photographe. Marseille
Jean Claude Rugirello, artiste. Marseille
Christian Vanderborght, artiste
multimédia, Univers city TV. Paris
Antoine Vié,
électronicien. Paris
Stéphano Zanini, artiste. Caen
Conseil Général des
Bouches-du-Rhône
Cyprès, Kate Midgley.
Aix-en-Provence
École des Beaux Arts
d'Aix-en-Provence
Les Allumettes, Anne-Laure Leconte. Marseille
Lycée Professionnel La Viste,
Monsieur Antonetti
Radio Grenouille, Colette Tron, Fabrice
Lextrait. Marseille
Sunny Side of the Doc, Olivier Masson.
Marseille
Territoires, Gilles Raynaldy, Rachel Mbella,
Jerôme Duval. Marseille
Trance Femel Co, David Dronet, Stefano Zanini.
Caen
Vidéochroniques, Joëlle
Metzger. Marseille
Associations de locataires
Centres sociaux
Citévision, Joëlle Miau.
Marseille
Conseil Régional Paca
Drac, Françoise Chatel.
École d'Art de Marseille/Luminy
France Télécom
France3 Région
La Cinquième
Locatel, Marseille
Parc du matériel Fontblanche
Radio France Provence. Marseille
Ricard
Télévisions internes aux
cités HLM
TMC, Laurent Carenzo. Marseille
La ville de Marseille
Vue sur les Docs, Brigitte Rubio. Marseille
I.N.A. Méditerranée
Utiliser le médium
télévision (local, national, international) en
produisant des programmes indépendants et
éphémères. contribuer à la
mise en place d'un
réseau de communication interactive au plan international.
élaborer un atelier de travail et de
réflexion autour des interrogations sur les
médias télévisuels.